L’hôtellerie au point mort malgré les assouplissements
L’inertie persistante de l’économie touristique rend indispensables des mesures de soutien supplémentaires.
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Le 16 avril, le Conseil fédéral a présenté son concept d’assouplissement des mesures de protection contre le coronavirus. Celui-ci prévoit une reprise des activités économiques en trois étapes. Les établissements touristiques seront autorisés à rouvrir le 8 juin au plus tôt. Des incertitudes subsistent quant aux dates d’ouverture concrètes, en dépit du concept de redémarrage présenté au Conseil fédéral par HotellerieSuisse et GastroSuisse. Ce manque de sécurité de planification est délétère pour le secteur de l’hébergement. Avec la prolongation des fermetures sur décision des autorités, le tourisme reste plongé dans un vide. Ces répercussions indirectes augmentent considérablement les pertes financières subies par le secteur de l’hébergement. Un renforcement des aides économiques accordées par le gouvernement est donc d’autant plus urgent.
Le tourisme, l’hôtellerie et la restauration au tapis
L’économie touristique est frappée de plein fouet par la crise du coronavirus. Les restaurants sont complètement fermés, tandis que les hôtels souffrent de fermetures de facto dues à la rupture des chaînes de création de valeur touristique: les attractions telles que les infrastructures de bien-être, les remontées mécaniques, les hauts lieux touristiques, etc. ne sont toujours pas accessibles. Le tourisme a été envoyé au tapis dans le monde entier. Les vacances et les voyages ne reprendront qu’avec un important décalage. Après le naufrage des saisons d’hiver et de printemps, la saison estivale est à son tour sur la corde raide.
Les difficultés existentielles rendent nécessaire un renforcement des aides
Une récente étude de BAK Economics montre que le recul attendu en 2020 s’élève à 25,6 %, rien que dans l’hébergement. Les pertes cantonales de création de valeur dans le tourisme devraient osciller entre 21 % et 30 % environ. Une étude de la HES-SO estime respectivement les pertes de chiffre d’affaires des hôtels suisses à 69 %, 90 % et 73 % en mars, avril et mai. D’un point de vue économique, il est clair que les aides relais rapidement mises en place par le Conseil fédéral ne suffiront pas à protéger le secteur du tourisme contre une vague de surendettement, de faillites et de licenciements. Il est au contraire urgent de renforcer et de compléter de manière ciblée les dispositifs existants déjà mis en place.
Le Parlement doit accéder aux revendications de la branche
Le secteur du tourisme se situe parmi les tout derniers dans le calendrier d’assouplissement progressif décidé par le Conseil fédéral. Le Parlement doit donc intervenir et prendre des mesures: d’une part, les acteurs du tourisme doivent bénéficier de crédits transitoires COVID-19 sans intérêt pendant toute la durée d’octroi, afin d’éviter des charges financières et des incertitudes de planification supplémentaires aux établissements concernés. D’autre part, les obligations de remboursement des crédits d’urgence doivent être levées en tout ou partie en cas de difficultés. Enfin, d’importants efforts de marketing de la part de Suisse Tourisme sont nécessaires pour encourager la demande. 67 millions de francs doivent être alloués au programme.
Nous attendons une ouverture immédiate des discussions de la part de l’administration et du Conseil fédéral au sujet des concepts de redémarrage soumis par la branche et comptons sur les autorités pour faire tout leur possible afin que les établissements du secteur du tourisme bénéficient au plus tôt de la clarté et de la sécurité de planification nécessaires pour l’après 8 juin.