Rétrospectives et perspectives des sessions
Chaque trimestre, juste avant et après les sessions, HotellerieSuisse prend position sur les affaires politiques d’actualité.

Rétrospective session de lété 2022
Le Conseil des États rend aux hôtels leur liberté entrepreneuriale
Le thème principal de la session d’été 2022 pour le secteur de l’hébergement touristique a été la modification de la loi fédérale contre la concurrence déloyale (LCD). La branche exige depuis longtemps que les prestataires d’hébergement et les plates-formes en ligne soient mis sur un pied d’égalité. Nous sommes heureux qu’après le Conseil national, lors de la session de printemps, le Conseil des États se soit également prononcé en faveur d’une interdiction de toutes les clauses de parité. En toute logique, non seulement les clauses de parité tarifaire, mais aussi celles relatives aux offres et aux conditions sont désormais interdites dans les contrats entre les plates-formes de réservation en ligne et les établissements d’hébergement. Les hôtelières et hôteliers retrouvent enfin la liberté d’entreprendre sur leurs prix, mais aussi sur les conditions et les disponibilités.
Pendant six ans, notre branche a lutté contre la position dominante des plates-formes en ligne et pour une concurrence libre et loyale. HotellerieSuisse se félicite de la décision du Conseil des États d’instaurer des conditions-cadres équitables entre les établissements d’hébergement et les plates-formes de réservation en ligne.
Les consommatrices et consommateurs profitent d’une concurrence plus forte
Ces changements permettent de rétablir la liberté entrepreneuriale des exploitantes et exploitants d’hôtels, qui peuvent désormais se différencier des plates-formes en ligne, et d’élargir l’offre pour les consommatrices et consommateurs. Dans les pays voisins de la Suisse ont déjà interdit les clauses de parité strictes. Grâce à la décision du Parlement, le désavantage géographique que subissait l’hôtellerie suisse est supprimé et l’ensemble de la place touristique suisse gagnera en compétitivité au niveau international.
Une première étape vers la promotion de l’hôtellerie urbaine
Le Conseil national s’est prononcé aujourd’hui en faveur de la promotion de l’hôtellerie individuelle dans les grandes villes. La Société suisse de crédit hôtelier (SCH) devra désormais promouvoir des établissements individuels dans les grandes villes également et non plus seulement dans les régions touristiques classiques, comme c’était le cas jusqu’à présent.
Il n’est plus d’actualité de n’accorder des aides qu’aux entreprises situées dans des lieux touristiques classiques. Le critère des fluctuations saisonnières est particulièrement obsolète, car la tendance est au tourisme toutes saisons tant dans les villes que dans les destinations classiques, et donc à une diminution de ces variations.
En outre, le tourisme urbain est confronté à d’importants défis, notamment dans le contexte de la crise du coronavirus. Les banques ont aujourd’hui une plus grande aversion au risque vis-à-vis des établissements urbains, même si ces derniers sont viables sur le plan commercial. Il est donc plus difficile, en particulier pour les établissements individuels ou familiaux, d’obtenir un crédit auprès d’une banque. La SCH n’accorde de crédits qu’aux hôtels qui peuvent prouver leur viabilité commerciale.
L’encouragement de l’hôtellerie urbaine ne doit en aucun cas se faire au détriment des lieux touristiques traditionnels, à la campagne ou à la montagne. C’est pourquoi il faut en même temps augmenter les ressources de la SCH. Il ne s’agit pas de contributions à fonds perdus, mais de prêts.